L’OMS projette d’intégrer le trouble du jeu vidéo à la onzième liste de la classification internationale des maladies (CIM) qui sera publiée avant l’été. Les critères retenus sont précis. Pour être considéré comme addict, le joueur devra présenter, pendant au moins une année, trois symptômes : parvenir difficilement à contrôler son rapport au jeu, faire passer le jeu avant d’autres activités de la vie quotidienne et ne pas s’arrêter de jouer en dépit des conséquences négatives de cette activité, notamment dans sa relation aux autres. Si cette reconnaissance a pour objectif de favoriser une meilleure prise en charge de ce nouvel enjeu de santé publique, elle est loin d’être consensuelle. Certains experts considèrent en effet que le jeu vidéo n’est pas pathogène en lui-même mais constitue un terrain d’expression pour des pathologies préexistantes.
WILLIAM LOWENSTEIN – Le premier conseil est de ne pas entrer en conflit avec ses enfants. Ensuite, il faut fixer des règles de vie communes pour lesquelles les adultes doivent montrer l’exemple. Parmi ces règles, deux me paraissent essentielles :
- protéger les moments de partage, les temps communs : il faut donc éviter les écrans lors des réunions de famille et notamment lors des repas ;
- « sanctuariser » les chambres pour préserver le sommeil de chacun et se protéger des ondes.
Par ailleurs, les parents doivent veiller à proposer à leurs enfants des activités ne passant pas par les écrans. Il peut être également utile pour eux d’établir un contrat avec leurs enfants à condition que celui-ci ne soit pas trop rigide, qu’il ait fait l’objet d’une négociation et ne repose pas uniquement sur des interdits. Un contrat trop rigide risquerait en effet d’être une source de conflit.
Enfin, si une psychopathologie est sous-jacente à l’usage excessif des écrans, il est indispensable de la traiter en tant que telle.