Les écrans permettent aujourd’hui de prolonger son activité professionnelle même après avoir quitté son lieu de travail. Dans les transports, à la maison ou durant leurs loisirs, les salariés sont de plus nombreux à être hyperconnectés.

Quels sont les risques pour leur santé ? Quelles sont les limites fixées par la loi ? Le point sur la place des écrans dans l’entreprise aujourd’hui…

Des salariés de plus en plus connectés

Le développement du numérique dans l’entreprise a permis de donner naissance à de nouvelles formes de travail à distance, offrant la possibilité aux femmes notamment de concilier plus facilement les contraintes de leur vie privée avec les exigences de leur vie professionnelle. Mais cette souplesse peut avoir des effets pervers et générer une surcharge de travail, un empiètement de la vie professionnelle sur la vie privée et une difficulté pour le salarié de faire des pauses, de se déconnecter.

Aujourd’hui, le travail s’invite partout, mais quand on travaille trop, on travaille mal, on s’assèche, on s’isole

Jean-Claude Delgenes, fondateur et directeur général du cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques psycho-sociaux.

Les risques liés à l’hyperconnexion dans l’entreprise

Close-up of female hands using smart phone while working on comp

Les salariés hyperconnectés qui travaillent trop ont ainsi plus de risques de souffrir de stress, de surmenage, de troubles du sommeil et sont plus vulnérables face aux maladies cardio-vasculaires. Une étude publiée en août 2015 dans la revue médicale The Lancet a mis en évidence le fait que le risque d’avoir un AVC augmentait de façon quasi linéaire avec le temps de travail. Par rapport à un travail de 35 à 40 h par semaine, le risque d’AVC augmente ainsi de :

  • 10 % si l’on travaille 41 à 48h par semaine ;
  • 27 % si l’on travaille entre 49 et 54 heures par semaine ;
  • De 33 % au-delà de 55 heures hebdomadaires !

Les employés qui prolongent leur journée de travail à la maison sur les écrans souffriraient également davantage de douleurs physiques comme les maux de tête ou de dos.

« Droit à la déconnexion » : ce que dit la loi

En septembre 2015, Bruno Metling, alors DRH d’Orange, a remis au Ministère du Travail le rapport qui lui avait été commandé sur l’impact social du numérique dans l’entreprise. Ce rapport a posé les bases de la loi sur le droit à la déconnexion, entrée en vigueur le 1er janvier 2017 et qui concerne les entreprises de plus de 50 salariés.

Cette loi prévoit la possibilité pour les salariés de se déconnecter en dehors de leurs heures légales de travail sans se faire sanctionner par leur employeur. En clair, le soir, le week-end, en vacances, le salarié n’a pas d’obligation de se connecter pour répondre aux messages ou mails liés à son activité professionnelle. Ce droit de « respirer » implique également des devoirs pour l’employeur qui ne doit pas solliciter sans arrêt ses salariés et accepter que leur capacité de travail soit limitée.