COVID-19 et enfants : comment les protéger d’un usage excessif des écrans ?

  • Date: 22 avril 2021

Depuis le premier confinement, toutes les études montrent que les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans. Entre les fermetures d’école qui imposent des cours à distance, le télétravail des parents qui nécessite que les enfants s’occupent seuls, les activités sur écrans ont pris une place de plus en plus importante dans le quotidien des plus jeunes, au détriment de tout le reste. Cette surconsommation d’écrans n’est pas sans conséquences sur leur santé et leur bien-être : troubles du sommeil, anxiété, augmentation de la sédentarité, surpoids… Si les écrans jouent un rôle essentiel durant cette période difficile en aidant les enfants à apprendre, à se divertir et à rester en contact avec les autres, il est indispensable de fixer un cadre pour éviter qu’ils ne prennent trop le pas sur la vie réelle.

Sédentarité, temps d’écrans… Des indicateurs inquiétants depuis le début de l’épidémie

Les dernières études sur la santé des enfants révèlent une détérioration de leur hygiène de vie et notamment une hausse de la sédentarité et du temps consacré aux écrans durant l’année 2020. Selon une étude récente menée par l’ONAPS[1] , :

  • indépendamment du respect initial des recommandations en ce qui concerne l’activité physique, 2/3 des enfants et des adolescents ont augmenté le temps passé assis devant les écrans durant le premier confinement ;
  • 42 % des enfants et 58,7 % des adolescents ont déclaré avoir diminué leur niveau d’activité physique pendant le confinement.

Dans son avis datant de 2020, l’ANSES[2] dresse un constat tout aussi alarmant sur le niveau de sédentarité des plus jeunes (qui a augmenté avec le confinement) et les risques associés pour leur santé :

  • « 66 % des 11-17 ans présentent un risque sanitaire préoccupant, caractérisé par le dépassement simultané des deux seuils sanitaires : plus de 2 heures de temps écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour ».
  • « 49 % présentent un risque sanitaire très élevé, caractérisé par des seuils plus sévères, soit plus de 4h30 de temps écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Parmi ceux-là, 17 % sont même particulièrement exposés, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4h30 d’écran par jour) et d’inactivité physique (moins de 20 minutes par jour). »

Ainsi deux tiers des 11/17 ans dépassent les seuils sanitaires en matière de temps d’écrans et de niveau d’activité physique quotidien. Le risque est que ces mauvaises pratiques liées au contexte exceptionnel de la pandémie, ne s’inscrivent dans la durée. Or, les habitudes prises à l’adolescence tendent à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte avec des effets délétères sur la santé, notamment en termes de :

  • troubles du comportement alimentaire ;
  • troubles de l’anxiété ;
  • surpoids/ obésité ;
  • qualité du sommeil et de vie altérée.

Comment préserver nos enfants dans un monde de plus en plus interconnecté ?

Si la fermeture des écoles favorise l’augmentation des temps d’écrans, il est possible de limiter les risques pour nos enfants en fixant un cadre protecteur :

  • garder un rythme stable pour structurer leurs journées et leur fournir des repères : horaires fixes pour les repas, le lever (pas de grasses matinées !) et le coucher (même en période de vacances), apprentissages le matin de préférence ;
  • définir des règles pour l’usage des écrans dans la journée : limiter l’utilisation des écrans en dehors des cours à distance, interdiction des écrans à certains moments clés de la journée (durant les repas, une heure avant de dormir), fixer un rituel sans écrans le soir pour favoriser l’endormissement (lire, écouter de la musique…), chasser tous les écrans de la chambre la nuit ;
  • ne pas exposer aux écrans les enfants âgés de moins de 3 ans ;
  • les inciter à sortir chaque jour pour leur permettre de se dépenser (exercices physiques, marche…) et favoriser leur endormissement le soir ;
  • être attentif à certains signes d’alerte pouvant révéler un mal-être et nécessiter une prise en charge adaptée (repli sur soi chez l’adolescent notamment).

Pour plus de conseils pour mieux encadrer la pratique des écrans de vos jeunes enfants ou des adolescents.

[1] Rapport de l’ONAPS, activité physique et sédentarité : évolution des comportements pendant le confinement (mars-mai 2020).

[2] Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’évaluation des risques liés aux niveaux d’activité physique et de sédentarité des enfants et des adolescents, 14 septembre 2020.