PIERRE-MARIE LLEDO – La pratique des jeux vidéo ou des réseaux sociaux est davantage une opportunité à mon sens qu’une menace. Elle offre en effet la possibilité de travailler avec d’autres, d’échanger, de faciliter la mise en relation, ce qui est très bénéfique pour des individus timides. Pour autant, en cas d’excès, de perte de contrôle, ces activités peuvent devenir dangereuses à trois niveaux :
- Au plan métabolique : la sédentarité liée aux activités sur écrans augmente le risque de souffrir d’obésité. N’oublions pas les enseignements de la préhistoire : c’est lorsque nous sommes sortis d’Afrique et que nous nous sommes redressés (bipédie) que le cerveau a pu augmenter de taille. Faire un grand nombre de pas chaque jour n’est donc pas une mode (passagère) mais bien une nécessité pour notre cerveau.
- Au plan neurologique : l’usage excessif des jeux vidéo et des écrans en général augmente le risque de souffrir de crises d’épilepsie (pour les individus ayant une prédisposition sur ce point), de fatigue oculaire et de troubles du rythme circadien. La lumière bleue maintient en effet le taux de cortisol (hormone de l’éveil) à un niveau élevé et peut entraîner des troubles du sommeil en cas d’activités sur écrans la nuit.
- Au plan psychique : l’exposition soutenue aux jeux vidéo peut entraîner une confusion entre le réel et le virtuel. Dans certaines tueries de masse, la surconsommation de jeux vidéo a ainsi pu être déclencheur d’un passage à l’acte, d’une violence exacerbée.
Enfin, le danger spécifique à la pratique intensive des réseaux sociaux est le manque de recul et, in fine, le fait de ne plus faire preuve de libre arbitre par manque de culture du doute, de scepticisme.