NICOLAS LEVEZIEL – Dans le spectre de la lumière, la phototoxicité diminue avec l’augmentation de la longueur d’onde. Ainsi, les ultra-violets de type B sont plus dangereux que les UV-A, plus dangereux que la lumière violette, plus dangereuse que la lumière bleue.
L’exposition prolongée à la lumière du soleil peut induire des lésions rétiniennes. Ce phénomène est souvent observé par les ophtalmologistes après une éclipse du soleil chez des individus qui n’ont pas pris de précautions (ports de filtres solaires) en observant l’éclipse. A partir de l’âge adulte, le cristallin filtre la quasi-totalité des UV-B et des UV-A mais laisse passer la lumière bleue.
La DMLA est une maladie multifactorielle complexe dont les principaux facteurs de risque actuellement identifiés sont des facteurs de susceptibilité génétiques et des facteurs environnementaux, le plus importants parmi ceux-ci étant le tabagisme. Les études recherchant un lien entre l’exposition solaire et la DMLA conduisent à des résultats parfois contradictoires, certaines retrouvant une association et d’autre n’en retrouvant pas. La majorité de ces études s’appuient néanmoins sur des questionnaires qui ne permettent pas de connaitre avec précision le degré d’exposition solaire des individus participant à ces études.
La cataracte, comme la DMLA, et une pathologie principalement liée à l’âge. Les autres principaux facteurs de risque identifiés par les études sont le diabète, l’asthme et la bronchite chronique, les pathologies cardiovasculaires, les traitements prolongés par corticostéroïdes, certaines maladies génétiques (maladie de Steinert, trisomie 21), les antécédents de traumatisme oculaire et l’exposition solaire. Dans l’exposition solaire, les UV-B, plus énergétiques que les UV-A sont les plus incriminés.
Dans ces pathologies qui apparaissent généralement après 60 ans, l’exposition prolongée à des facteurs de risque finit par induire la maladie. Par conséquent, une exposition dans l’enfance ou pendant l’adolescence, période pendant laquelle la protection contre les UV par le cristallin est largement insuffisante, pourra prédisposer à l’apparition de ces pathologies plusieurs décennies plus tard.
La lumière bleue naturelle ou des écrans, n’étant que partiellement stoppée chez les adultes par le cristallin devenu opalescent, peut donc en théorie constituer un risque potentiel de DMLA qui n’est cependant pas établi à ce jour. Dans le cadre de la cataracte, ce risque parait négligeable comparativement à l’exposition aux UV.