Tous les ans, l’Education nationale publie des chiffres sur le nombre d’enfants scolarisés souffrant de handicap. Or, les derniers résultats montrent une hausse significative de certains troubles en huit ans :
- + 24% pour les troubles intellectuels et cognitifs ;
- + 54 % pour les troubles psychiques ;
- + 94 % pour les troubles de la parole et du langage.
L’exposition croissante des enfants aux écrans est-elle en partie responsable de l’augmentation de ces troubles ? Certains spécialistes posent ouvertement la question. Des études récentes comme celle menée par des chercheurs de l’Institut CHEO de l’Université d’Ottawa et de Carleton ont notamment mis en évidence les conséquences négatives d’une forte exposition aux écrans (plus de deux heures par jour) sur le développement et les capacités cognitives des enfants.
Toutefois, d’autres experts comme le psychologue Yann Leroux invitent à la prudence : « Les effets néfastes du numérique apparaissent avec une utilisation massive des écrans, insiste-t-il, à hauteur de quatre à six heures par jours. On est quasiment dans une situation d’abandon de l’enfant dans ces cas-là, et c’est ce qui est le plus dommageable. » Pour un autre spécialiste de la question, Eric Osika, il est essentiel de respecter le seuil de deux ans : pas d’écran en dessous de cet âge et une exposition limitée à deux heures par jour maximum au-delà.
Rappelons enfin que les recommandations officielles qui émanent notamment du CSA et de la Ministre de la Santé vont dans le sens d’une interdiction des écrans avant l’âge de trois ans en raison de risques établis pour le développement et la santé physique des enfants.