PIERRE-MARIE LLEDO – En matière de pratique des écrans, le maître mot reste la modération. Il faut prendre conscience de deux dangers qui nous menacent :
- la perte des repères temporels : notre notion du temps est altérée en cas de surconsommation d’écrans. Le temps devient continu et le risque est que l’on s’isole, que l’on néglige sa santé, sa vie. Pour limiter les risques de perte de contrôle, il faut donc réintroduire des marqueurs de temps en utilisant par exemple des alarmes pour nous aider à interrompre nos activités sur écrans de temps à autre ;
- l’appauvrissement de la relation à autrui : si les écrans peuvent rapprocher des personnes qui vivent à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, ils peuvent également contribuer à un rétrécissement au plan social, un appauvrissement relationnel en cas de pratique excessive. D’où la nécessité de s’imposer des moments de rencontres physiques, en présentiel, et de prolonger les rencontres virtuelles par des rencontres de visu.
Enfin, je terminerai en rappelant qu’il ne faut pas être passéiste en pensant que c’était mieux avant. Le développement des nouvelles technologies constitue une formidable opportunité pour l’humanité. Tout l’enjeu est alors de rester dans un usage éclairé pour éviter que cette opportunité ne se transforme en menace.