Regarder son smartphone d’un œil dans le noir peut-il rendre aveugle ? La lumière bleue des écrans peut-elle entraîner une DMLA ? L’envoi de SMS le soir perturbe-t-il notre sommeil ? Sommes-nous tous égaux face au risque de développer un usage problématique des écrans ? L’usage excessif du smartphone peut-il nuire à la fertilité ? (…)
C’est le moment de faire le point sur vos connaissances !
Regarder son smartphone d’un œil dans le noir peut rendre temporairement aveugle.
Des cas de cécité temporaire ont été constatés chez deux Britanniques après qu’elles ont regardé leur téléphone portable avec un seul œil dans le noir. L’œil avec lequel elles avaient fixé leur téléphone est alors devenu aveugle pendant quelques minutes.
Les équipes médicales ayant pris en charge ces jeunes femmes ont dès lors édicté une nouvelle recommandation concernant l’usage des portables : la nuit ou dans une pièce sombre, il est préférable de fixer l’écran de son téléphone avec les deux yeux ouverts.
Si ce phénomène devrait à l’avenir être de plus en plus fréquent en raison de l’habitude répandue consistant à s’endormir avec son téléphone portable, il est inoffensif et surtout facile à prévenir.
Nous sommes tous égaux face au risque de développer un usage problématique des écrans.
Certains facteurs prédisposeraient les utilisateurs d’écrans à avoir une pratique excessive, voire problématique : mal être, ennui, manque de confiance en soi, insomnie, absence de perspectives dans la vie, solitude.
Les troubles anxieux associés à une tendance à la phobie sociale augmenteraient également les risques de chercher refuge dans les écrans.
Chez les plus jeunes, le risque d’avoir un problème avec les écrans serait plus important en cas d’absence de cadre fixé par les parents (enfant abandonné aux écrans) ou de dialogue familial sur le sujet.
De même, des liens amicaux faibles ou un mode de vie très sédentaire avec peu d’opportunités de se défouler (activités sportives et physiques) seraient des facteurs favorisant la pratique excessive des jeux vidéo.
L’usage excessif du smartphone peut nuire à la fertilité.
Il existerait un lien entre une hausse de l’infertilité masculine et l’usage excessif du téléphone portable.
En cause : le fait de garder son téléphone toujours sur soi, dans sa poche, qui contribuerait à la diffusion d’ondes nocives à proximité des testicules.
La pratique des écrans prolongée peut avoir de lourdes conséquences sur le squelette et les muscles.
Absorbées par leur activité sur écrans, certaines personnes finissent par en oublier leur corps et à rester de longues heures dans de mauvaises postures.
Ces dernières peuvent notamment entraîner des troubles musculo-squelettiques, c’est-à-dire des pathologies qui affectent les muscles, les nerfs et les tendons des membres et de la colonne vertébrale (tendinites, syndrome du canal carpien…).
Regarder régulièrement son téléphone portable n’a aucun impact sur le stress.
L’association des psychologues américains (APA) a récemment mis en évidence une différence significative entre le stress perçu par les « consulteurs compulsifs » et celui ressenti par les « utilisateurs normaux ».
Sur une échelle de 1 à 10, ces derniers évaluent leur niveau de stress à 4,4 alors que ce chiffre atteint 5,3 pour les utilisateurs compulsifs. Et parmi les "utilisateurs compulsifs", les plus à risque de stress seraient les personnes qui vérifient leur boîte mail professionnelle en vacances. Pour ce groupe, le niveau de stress est estimé à 6,6.
En revanche, si ces corrélations sont bien démontrées, il est difficile de savoir si c’est l’utilisation intensive des outils numériques qui produit le stress, ou bien si c’est le fait d’être stressé qui génère cette utilisation intensive.
Une forte consommation de télévision augmenterait le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer.
Une étude récente de l'Institut pour la recherche de Californie du Nord a mis en évidence un lien entre la sédentarité, la performance cognitive et le risque de démence.
Pour les besoins de cette étude, un groupe d’adultes a été suivi pendant 25 ans. Les résultats sont sans appel : les personnes ayant le mode de vie le plus sédentaire étaient aussi celles qui enregistraient les résultats les plus faibles aux exercices cognitifs.
Cette étude va même plus loin en montrant que les personnes qui regardaient la télévision durant au moins quatre heures chaque jour avaient également de faibles résultats à ces tests, une fois arrivées à l'âge mûr.
La lumière bleue peut entraîner la DMLA.
Ce lien n’est aujourd’hui pas clairement établi.
Des études in vitro et sur des animaux ont permis de montrer que la lumière bleue à forte dose pouvait entraîner des lésions de la couche sur laquelle repose la rétine (épithélium pigmentaire), sachant que ces lésions favorisent un vieillissement prématuré de la rétine et l’apparition de certaines maladies comme la DMLA.
Pour autant, ces résultats ne sont pas transposables à l’homme et l’on ne peut donc aujourd’hui pas confirmer la toxicité de cette lumière bleue pour nos yeux.
La lumière bleue émise par les écrans nuit au sommeil.
La lumière émise par les écrans comme celle des smartphones a un impact négatif sur l’hormone du sommeil (la mélatonine).
Cette hormone est produite naturellement lorsque nos yeux ne sont pas exposés à la lumière artificielle.
A contrario, une exposition à la lumière bleue des écrans envoie de mauvais signaux au cerveau qui a l’impression d’assister au lever du jour.
D’où les problèmes d’endormissement et de sommeil lorsque l’on regarde des écrans juste avant de s’endormir.
Le travail de pédagogie sur le bon usage des écrans incombe uniquement aux parents.
Bien sûr, les parents ont la responsabilité d’enseigner à leurs enfants les règles de bon usage des écrans et de les accompagner dans leur pratique pour éviter que celle-ci ne puisse à terme devenir pathologique. Mais, tous les parents n’ayant pas la capacité à jouer ce rôle pour différentes raisons, il incombe également à l’école d’assurer ce travail de pédagogie dès la maternelle.
Il existe ainsi aujourd’hui différents jeux et supports pédagogiques conçus pour aider les enseignants à familiariser les enfants au monde virtuel, en douceur et de façon adaptée à leur âge :
- De 3 à 6 ans : le « jeu des trois figures » permet ainsi aux enfants d’apprendre la notion du « faire semblant » qui est au cœur de la pratique du numérique.
- De 6 à 9 ans : il est indispensable de faire comprendre aux enfants l’influence que les écrans peuvent avoir sur leur cerveau et les aider à identifier les pièges et dangers d’Internet. Pour ce faire, La Main à la pâte a conçu un module pédagogique à destination des enseignants des classes de grande section de maternelle au CM2.
- Entre 9 et 12 ans : il faut encourager le travail collectif sur écran et le tutorat centrés sur les notions de partage, d’échange plutôt que le travail isolé (un écran par enfant).
- Après 12 ans : les enseignants devraient utiliser le numérique comme moyen de stimuler la créativité des enfants via des activités de dessin ou de photographie sur écran et l’organisation de concours d’images par exemple.
Enfin à tous les âges, organiser un événement sur quelques jours autour des écrans (ex : dix jours) peut être une bonne opportunité pour sensibiliser parents et enfants sur cette problématique.
De tels événements réunissent parents, enfants et enseignants dans un projet commun et contribuent à relativiser la place des écrans en invitant à créer du lien social de proximité.
Les SMS perturbent le sommeil des jeunes.
De nombreuses études ont mis en avant l’impact négatif de ces messages tardifs sur le sommeil : l’attente d’une réponse retarde l’heure du coucher, la lumière bleue bloque l’hormone du sommeil, les bips de notifications tardifs ou durant la nuit perturbent le sommeil.
Une télévision allumée ne perturbe pas les jeux d’un enfant, à partir du moment où il ne la regarde pas.
Le bruit de fond de la télévision allumée perturbe les jeunes enfants dans leurs apprentissages.
Ils ont tendance à moins jouer de façon spontanée en présence d’une télévision allumée.
Or, plus ils passent de temps à jouer à des jeux spontanés plus ils acquièrent la capacité de concentration.
Le fait de consulter son téléphone frénétiquement en société porte aujourd’hui un nom qui vient d’entrer dans le dictionnaire.
Il s’agit du « phubbing », néologisme inventé en 2012 par des universitaires de Sydney et qui a fait son entrée au dictionnaire anglo-australien Macquarie Dictionary.
Ce terme qualifie la tendance de plus en plus répandue consistant à ne pas quitter son téléphone portable des yeux lorsqu’on est en société, par exemple, lors d’un dîner entre amis ou durant une réunion de travail.
Ce mot vient de la contraction de deux mots anglais « phone » (téléphone) et « snubbing » (snober). Le phubber est ainsi celui qui a la fâcheuse habitude de privilégier son téléphone sur l’échange avec son entourage.