Dossier de presse – janvier 2018
L’Institut d’Education Médicale et de Prévention lance la première campagne d’information sur le bon usage des écrans
Pas une journée sans que l’on en parle. Pas une journée sans que l’on s’en serve, hormis quelques irréductibles nostalgiques de l’époque où Internet n’existait pas et où le courrier et le fax étaient les seuls moyens d’envoyer des informations. L’usage croissant des écrans occupe le devant de la scène médiatique et préoccupe de plus en plus les Français. 71 % pensent que cet usage nuit à la qualité des relations, 69% sont préoccupés par la présence des écrans dans la vie de leurs enfants et 59% se considèrent comme dépendants. Pour répondre à cette inquiétude, l’Institut d’Education Médicale et de Prévention, acteur clé du secteur de la prévention santé depuis 25 ans, lance la première campagne nationale d’information sur le bon usage des écrans. A travers son mot d’ordre « Ensemble gardons le contrôle », l’IEMP entend fédérer l’ensemble des acteurs de la société civile, citoyens, collectivités locales, associations, entreprises, professionnels de santé… afin qu’une prise de conscience collective s’amorce et que chacun agisse à son niveau pour favoriser la diffusion d’une culture de l’usage raisonné et raisonnable des écrans.
Présentation de la campagne sur le bon usage des écrans
Les écrans occupent une place centrale dans nos vies professionnelles et personnelles. Et ce n’est sans doute qu’un début. La révolution numérique ne s’est pas accompagnée de précautions d’usage, d’une mise en garde auprès des utilisateurs. Ces derniers se sont laissés grisés par ces nouveaux outils destinés à leur faciliter la vie, au risque de tomber pour une partie d’entre eux dans un usage nocif. Les Français sont conscients de ce danger et expriment de plus en plus clairement leur inquiétude. C’est pour leur délivrer une information objective et des conseils pratiques, loin des débats et des polémiques, que l’IEMP a souhaité lancer une campagne d’information nationale sur le bon usage des écrans. Une première en France !
Ecrans : de l’usage à l’excès, il n’y a qu’un pas !
Les écrans ne sont pas toxiques, c’est leur usage qui peut le devenir. Cette phrase résume à elle seule toute la problématique à laquelle se trouvent confrontés leurs utilisateurs : continuer à profiter des formidables opportunités que les écrans offrent (gain de temps, efficacité, multiplication des échanges, ouverture sur le monde, accès à une bibliothèque mondiale de données…) sans tomber dans un usage excessif, voire pathologique. Car sans être comparable aux addictions classiques, l’hyperconnexion peut également générer bon nombre de désordres au plan physique, psychologique et social.
Comment limiter ses risques de basculer dans un usage nocif ?
Comment éviter de passer du « raisonnable » au « trop » ? S’il n’existe pas de recette miracle et universelle pour se mettre à l’abri d’un usage problématique des écrans (hormis l’abstinence totale), certaines règles peuvent aider les utilisateurs à limiter leurs risques. Apprendre à maîtriser ses temps d’écrans, casser les habitudes de connexion, redécouvrir les plaisirs de la vraie vie ou se laisser tenter par des cures régulières de digital detox, tous les moyens sont bons pour garder le contrôle sur les écrans !
Ecrans : comment sortir d’un usage excessif ?
On peut tous se trouver un jour confronté(e) à un usage problématique des écrans, soit parce que l’on a soi-même franchi la limite de l’acceptable soit parce qu’un conjoint, un parent, un ami est allé trop loin dans sa pratique. Mais même si cela nécessite des efforts et de la patience, il est toujours possible de revenir en arrière et de renouer avec une pratique modérée des écrans.
Les enfants face aux écrans, un problème de plus en plus préoccupant
Les écrans ont fait leur entrée en force dans les chambres de nos enfants et sont en train de détrôner les jouets traditionnels dans leur cœur. De nombreux experts tirent la sonnette d’alarme et pointent du doigt les effets néfastes de ces objets sur le développement des enfants. Faut-il pour autant leur interdire l’accès à des écrans qui les fascinent tant ? Sans doute pas. Car si un usage abusif n’est pas sans risque, on ne peut en aucun cas parler d’addiction. Ensuite, parce que même dans le cas d’une pratique excessive des écrans, il est souvent possible d’amener l’enfant à revenir à un usage plus raisonnable, en lui fixant un cadre et des limites à ne pas dépasser. L’enjeu n’est donc pas d’interdire les écrans, mais bien plus de faire la pédagogie de leur bon usage.
Les jeunes, génération d’hyperconnectés
Selon le nouveau rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, publié en décembre 2016, les adolescents passeraient près de cinq heures par jour à 11 ans et plus de huit heures par jour à 15 ans devant les écrans. De plus en plus de parents se disent préoccupés par l’omniprésence des écrans dans la vie de leurs adolescents et se sentent impuissants. Leur inquiétude est-elle pour autant justifiée ? Pas nécessairement. En effet, la pratique des écrans à l’adolescence ne constitue pas en elle-même un problème.
Lorsqu’ils sont bien utilisés, les écrans peuvent même être une source de bénéfices pour les jeunes en les aidant à aiguiser leur intelligence, à construire leur individualité, développer leurs relations sociales, apprendre la décision rapide, développer leur sens de la déduction… En revanche, quand cette pratique commence à rétrécir leur vie sociale, nuit à leurs résultats scolaires ou les détourne de leurs loisirs habituels, cela peut signifier qu’elle devient nocive, voire pathologique.
Les séniors face aux écrans : un retard bien rattrapé
Inconcevable il y a encore une dizaine d’années, la révolution numérique est en marche au sein de la population de seniors qui rattrape à grands pas le retard pris sur les jeunes générations. Télévision, smartphone, ordinateur, tablette… contre toute attente et en dépit des difficultés parfois rencontrées au plan technique, ces objets n’ont quasiment plus de secrets pour les plus de 55 ans et leur permettent de s’informer, de rester en contact avec leurs proches, de se divertir, de faire des achats et surtout de continuer à se sentir jeunes. Mais cette hyperconnexion n’est pas sans risque : en augmentant leur niveau de sédentarité, elle peut mettre en danger leur santé.
Les écrans dans l’entreprise
Les écrans ont envahi le quotidien de bon nombre de salariés, leur offrant la possibilité de poursuivre leur activité professionnelle en-dehors de leur lieu de travail et de gagner en efficacité et flexibilité. Mais cette hyperconnexion peut avoir des effets pervers : stress, surcroît de travail, difficulté à cloisonner vie privée et vie professionnelle… Pour mieux protéger les salariés face à ces dérives possibles, les pouvoirs publics ont inscrit le droit à la déconnexion dans la loi. Si certaines entreprises ont pris les devants et ont d’ores et déjà mis en place des mesures préventives, toutes n’ont pas encore traduit la loi en actions concrètes.
Ecrans et vision
Si l’on ne peut pas aujourd’hui affirmer au plan scientifique que l’usage excessif des écrans impacte négativement la fonction visuelle, on sait en revanche qu’ils peuvent être en cause dans l’apparition de certains troubles en cas d’exposition prolongée dans de mauvaises conditions. Fatigue, picotements, sécheresse oculaire… ces désagréments peuvent toutefois être évités en suivant quelques conseils.
Annexes
Annexe 3 :
Les membres de l’Observatoire
Dr Gérald Kierzek
Médecin urgentiste réanimateur, ancien interne et chef de clinique, auteur et spécialiste en communication médicale. Il est par ailleurs docteur en droit et expert auprès des Tribunaux.
Pr Nicolas Leveziel
Professeur des universités – praticien hospitalier, ancien interne et chef de clinique des hôpitaux de Paris, président du comité scientifique de l’association maculopathie myopique (association loi 1901), il est chef du service d’ophtalmologie du CHU de Poitiers.
Pr Pierre-Marie Lledo
- Directeur du Département des Neurosciences à l’Institut Pasteur, Paris.
- Chef d’Unité “Perception et Mémoire” à l’Institut Pasteur, Paris.
- Directeur de Recherche au CNRS où il dirige le Laboratoire « Gènes et Cognition »
- Membre de l’Académie Européenne des Sciences
Dr William Lowenstein
Ancien interne, chef de clinique, puis médecin des Hôpitaux de Paris, habilité à diriger les recherches, le Dr William Lowenstein, interniste et pneumologue de formation, est un spécialiste reconnu des addictions.
Dr Serge Tisseron
Psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches, membre de l’Académie des technologies, chercheur associé à l’Université Paris VII Denis Diderot (CRPMS), il est un spécialiste reconnu des problématiques liées à l’usage abusif des écrans et à l’origine des « balises 3-6-9-12, pour apprivoiser les écrans ».